Zéro Déchet

Le Zéro Déchet c'est quoi ?

 Le zéro déchet est une démarche visant à réduire au maximum le gaspillage des ressources et la quantité de déchets émis, afin de limiter leurs impacts négatifs sur l'environnement. Ce terme de zéro déchet vient de l'anglais « Zero Waste », qui signifie à la fois « gaspillage » et « déchet ». Le zéro déchet est né dans les années 70.

Face au modèle consumériste proposé, des précurseurs optent pour un mode de vie zéro déchet. Très peu nombreux, ils étaient perçus comme des marginaux. Ce mouvement commence à se structurer dans les années 90 avec la création du « Zero Waste International Alliance » et la CNIID en France (Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets), organisations promotrices d'une société zéro déchet, zéro gaspillage. Depuis le mouvement ne fait que croître à titre individuel et collectif avec l'éveil des consciences devant l'urgence de la situation.

Pourquoi ?

 Nos modes de consommation et de pollution génèrent énormément de déchets, de gaspillages et de pollutions. Chaque objet fabriqué porte « un sac à dos écologique », c'est le poids caché de l'ensemble des ressources naturelles nécessaires à sa fabrication (extraction, énergie, eau, biosphère...).

Pour illustrer : un jean représente 49 kg de matières, un smartphone ~70kg de matières et un litre de jus d'orange 1 tonne de matières !

Une fois jeté, certain objets peuvent être recyclés, mais ce n'est pas une solution magique car pour beaucoup de matières, comme le plastique ou le papier, le cycle du recyclage n'est pas infini, la qualité diminuant à chaque cycle. De plus, le recyclage nécessite beaucoup d'énergie et d'eau. Quant à l'enfouissement ou l'incinération des déchets, cela génèrent une forte pollution des sols, de l'air et de l'eau.

Pour se faire une idée : en 2021, chaque français a produit 546 kg de déchets. 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans chaque années et se rassemblent à cause du courant formant ainsi des vortex de déchets. Il en existe actuellement 6, le plus gros étant situé dans l'océan pacifique entre l'Asie et l'Amérique du Nord. Cela a des conséquences dramatiques pour la faune marine mais également sur notre santé puisque nous consommons des produits de la mer. Pour toutes ces raisons, il est impératif de revoir notre mode de consommation et donc de produire moins de déchets à la source.

Comment ?

 Pierre Rabhi racontait une légende amérindienne qui s'appelle « la part du colibri » : Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie dans la forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissant le désastre. Seul le petit colibri s'activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.

Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation inutile, lui dit « Colibri, qu'est-ce que tu fait là ? Tu es complètement fou ! Ce n'est pas avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ! »

Et le colibri répondit : « Je sais, mais je fais ma part »

Et aujourd'hui, il est impératif de faire sa part car il n'y a pas de petite actions quand on est des millions à les faire.

Pour se lancer dans une démarche zéro déchet il existe aujourd'hui beaucoup de livres, de sites et d'ateliers pour apprendre les bases. La première des choses est d'acheter a quantité juste, afin d'éviter le gaspillage.

 Concernant le papier :

- On peut recourir à l'autocollant « STOP PUB » sur la boite aux lettre afin d'éviter d'être inondé de pubs et tracts en tout genre.

- Il faut imprimer ses documents en conscience, c'est à dire juste l'indispensable.

- Le papier peut être réutilisé au verso comme brouillon ou être recyclé en « nouveau » papier, fait maison.

- On peut choisir d'acheter directement du papier recyclé.

- On peut aussi remplacer son papier d'emballage cadeau par un emballage en tissu comme le font les japonais, c'est le furoshiki.

- il existe aussi du papier ensemencée sur lequel est imprimé une carte de vœux, un calendrier, une carte postale ou autre, que l'on peut planter après utilisation (carte à pousser.com)

Concernant le plastique :

- Il faut privilégier la éco-recharge et les achats en vrac, donc sans emballage.

- Utiliser des sacs réutilisables pour faire ses courses.

- Remplacer le gel douche par du savon.

- Acheter en gros conditionnement plutôt qu'en portion individuelle (yaourts, compote...).

- Préférer les jouets en bois aux jouets en plastique.

- Faire son shampoing, son dentifrice...

- Il existe aussi une alternative au papier film ou papier aluminium avec du tissu enduit de cire appelé bee wrap.

Concernant les objets jetables ou à usage uniques :

-Il existe aujourd'hui des coton- tiges en silicone, des brosses à dents en bambou, des rasoirs avec lame en acier inoxydables et manche en bois ou bambou, des pailles réutilisables en inox ou silicone, des gourdes alimentaires réutilisables pour les compotes par exemple et les gourdes en inox sans bisphénol pour remplacer les bouteilles en plastiques.

- On peut facilement trouver aussi une alternative en tissu pour le coton, les lingettes, les couches pour bébé, les protections féminines, les mouchoirs, l'essuie-tout...

- On peut conserver les bocaux en verre et les réutiliser pour ranger nos achats en vrac par exemple

- On choisit des piles rechargeables

Concernant les vêtements (on peut choisir d'acheter d'occasion, via des réseaux comme vinted, dans des dépôts-ventes ou friperie.

- Pour se débarrasser de ses anciens vêtements, on peut les revendre (en dépôt- vente ou sur vinted) ou les donner à des connaissance ou des associations comme Emmaüs.

- Mais on peut aussi les recycler en utilisant le tissu de ces vêtements pour fabriquer de nouveaux vêtements, des sacs de différentes tailles pour emballer ses courses et son vrac, des cotons ou lingettes en tissu, des tawashi (éponge japonaise en tissu), etc...

Concernant les objets, les meubles ou appareils électriques :

- Réparer plutôt que de racheter

- Donner une nouvelle vie aux objets grâce au bricolage et un peu d'imagination : poncer, repeindre, customiser, utilisation détournée de la fonction d'origine etc...

- Les écoles et les associations récupèrent volontiers tout type d'objet : fournitures de bureaux, anciens jouets d'enfants, meubles, vêtements, outils, peinture etc...

Concernant nos déchets organiques :

- La pelouse coupée, les feuilles mortes, les coquilles d’œuf, les épluchures de fruits et et légumes, le marc de café, les ongles, les cheveux coupés, les poils de chien... Tous ces déchets font un merveilleux compost pour nourrir ses plantes et son jardin.

Avantages :

- Le zéro déchet permet de faire des économies, on achète juste le nécessaire, on privilégie les achats d'occasion, on emprunte, on recycle pour faire durer plus longtemps.

- Avec le zéro déchet, on préserve sa santé : on achète des produits bruts, en vrac donc pas ou peu transformés, avec une composition simple.

- Cela vaut pour l'alimentation et les produits d'entretien : on évite l'exposition au plastique et on est sûr que tout est bon pour notre corps !

- Le zéro déchet limite les pollutions des eaux et des sols mais agit aussi en amont en diminuant le recours aux procédés industriels lourds pour traiter nos déchets : incinération, décharge, recyclage et production de nouveaux objets nécessitant eau, énergie et ressources naturelles...

Les mentalités changent et le monde évolue mais la route est encore longue : Le zéro déchet est un objectif idéal, c'est l'horizon qu'on se donne : une société qui respecte l'environnement, avec un minimum de déchets et de gaspillages et une économie circulaire.

D'ici là, n'oublions jamais que le meilleur déchets, c'est celui qu'on ne produit pas !